Former sans formater

La formation est un véritable levier pour le bon fonctionnement des conseils citoyens. Elle leur permet de mieux se saisir de  leur rôle, sans les transformer ni les éloigner des besoins exprimés localement.
Pour construire un langage commun, habitants, professionnels et élus doivent  s’adapter aux attentes et pratiques de chacun.
Le cadre de référence du CGET identifie 3 espaces de formation, voire de co-formation :

  • La formation des habitants, à mettre en place selon les besoins recensés, le contexte et les ressources locales.
  • La formation des acteurs institutionnels aux dynamiques participatives.
  • La formation des animateurs/structures d’appui aux  conseils citoyens.

Ce que disent la loi et le cadre de référence

Art 1 de la loi : [La politique de la ville] s’inscrit dans une démarche de co-construction avec les habitants, les associations et les acteurs économiques, s’appuyant notamment sur la mise en place de conseils citoyens, selon des modalités définies dans les contrats de ville, et sur la co-formation.
Art 7 de la loi : Les contrats de ville définissent un lieu et des moyens dédiés pour le fonctionnement des conseils citoyens ainsi que des actions de formation. Le conseil citoyen peut faire appel à des personnalités extérieures en raison de leur expertise dans les domaines relevant de leur compétence.

Les membres des conseils citoyens

Se former pour comprendre les enjeux de la politique de la ville

La complexité de la politique de la ville peut effrayer les habitants. L’objectif des formations n’est pas de les transformer en expert des sigles et des comités de pilotage, mais de leur proposer des repères suffisants pour pouvoir en appréhender les principales étapes de fonctionnement.

Se former au pouvoir d’agir

Le concept de pouvoir d’agir encourage les habitants à s’emparer de leur rôle au sein des conseils citoyen et à avoir un impact sur les décisions concernant leur quartier.
Former les habitants au pouvoir d’agir  leur permet d’interroger leurs motivations, d’analyser le cadre de leur engagement et leurs moyens pour agir.

Se former à la communication / gestion du groupe / prise de décision

Les conseils citoyens ont des préoccupations très concrètes. Il faut y répondre rapidement en proposant des outils adaptés. Ils pourront développer des compétences liées à l’expression en vue de développer leur visibilité et lisibilité.
Par exemple : parler en public, communiquer avec les autres habitants et auprès des élus, échanger entre conseillers, décider dans un collectif…
D’autres demandes s’orientent sur des questions plus techniques : la méthodologie de projet, la gouvernance et les financements, l’organisation d’événements, la mobilisation de nouveaux habitants.

Les professionnels et les élus

Les acteurs de la politique de la ville doivent apprendre à travailler avec les habitants et à les accompagner vers l’autonomie sans les instrumentaliser. Cette nouvelle logique de co-production peut les déstabiliser.
Il faut donc les former aux méthodes participatives et les sensibiliser aux écueils à éviter. La co-formation des habitants et des représentants institutionnels est à privilégier. Elle permet de dédramatiser et de démystifier les rôles et les attentes des uns et des autres. De cette compréhension mutuelle doivent pouvoir émerger les bases d’une plus forte envie d’agir ensemble.

Les animateurs des conseils citoyens

La grande hétérogénéité des profils des animateurs de conseil citoyen amène à proposer des actions particulières de formation. Il peut s’agir de temps d’échange de pratiques qui alternent avec des temps de formation sur des techniques de base d’animation et sur la communication.

3 enjeux à prendre en compte

  • Le temps : s’adapter à la réalité de la vie des habitants en privilégiant les formations en dehors des temps de travail et sur des durées relativement courtes.
  • L’adaptation à la réalité territoriale : trouver le juste équilibre entre une offre de formation « descendante » et le « sur-mesure ». Il faut prendre en compte le besoin réel des habitants, des professionnels et des élus et la spécificité de leur bassin de vie. Mais aussi rechercher les échanges entre conseils citoyens de différentes villes pour offrir d’autres perspectives.
  • La gratuité : Il paraît évident que ces propositions doivent être totalement gratuites pour les habitants et leur assurer un remboursement des frais de déplacement, de restauration ou d’hébergement.
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Action liée

Les conseils citoyens : retour sur deux ans de fonctionnement

A partir de leurs expériences, quatre centres de ressources politique de la ville ont réalisé des analyses croisées sur la mise en place des conseils citoyens deux ans après l’annonce de leur création.

Territoire spécifique : Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogogne-Franche-Comté, Bretagne, Pays de la Loire, Seine-Saint-Denis

Action réalisée par : Labo Cités, Profession Banlieue, RésO Villes, Trajectoire Ressources

2017

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