Paroles d’une professionnelle : « On a tous des préjugés »

A l’issue de la formation avec ATD Quart-Monde, Sylvaine Frénay du Conseil Départemental du Finistère, analyse et tire des enseignements de sa rencontre avec les militants et dresse quelques pistes pour l’avenir.

L’ importance du traitement différencié

Je retiens des expressions très fortes des militants comme « avoir été considéré comme un dossier », « s’être sentie trahie, bafouée, mis de coté » notamment par des professionnels d’institutions sociales dont je fais partie.
L’égalité de fait n’existe pas pour que chacun s’exprime plus facilement, qu’il n’y ait pas de lien de dépendance entre les personnes, que chacun puisse rester dans son rôle et sa place, cela n’empêchant en rien la convivialité et l’entraide.
Il y a intérêt à porter une attention particulière, tout au long d’un projet commun, pour que la participation active souhaitée des plus pauvres soit une véritable reconnaissance de leur place et de leur rôle, un enrichissement, un plaisir. En tant que professionnelle, il faut être vigilant à ne pas leur faire courir de risque sur un plan familiale, économique ou personnel

La prégnance des préjugés

Les préjugés et les représentations que les uns ont sur les autres, et pas que sur les personnes en situation de pauvreté, aussi sur les institutions et les professionnels, et entre institutions et associations.

L’importance des préalables, de la mise en confiance

L’importance de prendre le temps d’expliquer, d’écouter, de comprendre le cheminement de la pensée de l’autre, de vérifier, ne pas être dans le ressenti, le jugement. Admettre que l’on ne connait pas les besoins des plus pauvres et mieux prendre en compte leurs expériences, ne pas vouloir aller trop vite et en même temps impulser, dépasser les mauvaises expériences, redonner confiance .

La co-formation et après

La co-formation a donné des clefs de compréhension et de vigilance pour aller chercher la parole et la participation active des personnes les plus pauvres ou éloignées de ce qui se met en place le plus souvent pour eux mais sans eux. C’est un bon point de départ, des éléments sur lesquels s’appuyer.

Je mesure encore mieux le gros travail que nous avons à faire ensemble pour se faire confiance et dépasser nos idées reçues les uns sur les autres.
J’espère pouvoir aller au-delà de cette première étape et que la co-formation s’inscrive dans un travail de réseau plus large pour continuer un peu à réfléchir ensemble et à essaimer.

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Action liée

La participation de ceux que l'on entend le moins

Une vingtaine de professionnels des institutions publiques et des associations se sont formés avec des militants ATD par le croisement des savoirs et des pratiques afin d’identifier les conditions à mettre en œuvre pour garantir la participation de ceux que l’on entend le moins au sein des conseils citoyens.

Territoire spécifique : Bretagne et Pays de la Loire

Action réalisée par : RésO Villes

2015

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