Paroles de professionnels : « On a choisi d’aller à la rencontre des gens dans l’espace public »

Les professionnels et les bénévoles ayant suivi la formation sur le développement du pouvoir d’agir ont expérimenté « l’aller vers ». Ils se sont rendus dans l’espace public pour appliquer le concept de l’écoute large.

« Je n’étais jamais allée dans l’espace public sans avoir de projet en tête. C’était chouette! Toutes les personnes que nous avons rencontrées ont discuté. Les échanges étaient cordiaux. Ça change de quand on va les voir avec des attentes précises. Ça m’a donné le goût de refaire ce genre de choses. »

De cet exercice de mise en pratique, les acteurs tirent trois enseignements.

Constituer un binôme

« C’est loin d’être évident d’aller à la rencontre des gens dans l’espace public. Mais si on est plusieurs, ça va mieux. Surtout si on est avec quelqu’un qui a l’habitude de l’aller vers, de tisser des liens, comme un adulte relais, par exemple! » La complémentarité des personnalités du binôme est à favoriser. « On a senti que les gens étaient avenants, à l’aise. Sans doute du fait de la complicité et de la bonne humeur qui se dégageaient de notre binôme. » Pour pratiquer l’écoute large, mieux vaut être dans de bonnes dispositions. Les jours où vous n’êtes pas disponible ou pas d’humeur à discuter : abstenez-vous d’aller dans l’espace public.

Se préparer

« On a choisi d’aller près de la salle de prière : c’est un lieu où l’on est pas du tout présent. » « Nous sommes allés au terminus de la ligne de bus: c’est un lieu de passage et d’attente. On a pu échanger avec différentes personnes. » Avant de se lancer, il faut cibler le lieu où l’on va se rendre et savoir se présenter et expliquer pourquoi on est là, pourquoi on les aborde.

Soigner son entrée en relation

L’accroche, ça se travaille. C’est ce qui va décider les personnes à s’arrêter et à prendre le temps pour discuter.

« Notre idée, c’était d’offrir un café chaud aux habitants qui passaient. On avait mis une nappe et un bouquet de fleurs pour que ce soit sympa. On les abordait avec la question : À quand remonte la dernière fois que vous avez pris un café avec un voisin ou un ami ? Ensuite, on continuait l’échange en leur demandant leur point de vue sur le quartier, son évolution« . « Nous sommes allés jusqu’au parc de l’Europe. Notre prétexte de la rencontre, c’était : je fais visiter le quartier à mon ami, que me conseillerez-vous de lui montrer ? « 

« On croit toujours que les gens sont pressés, qu’ils n’ont pas le temps pour discuter, qu’ils vont être méfiants. Mais… c’est faux !  » « Il y en a même qui n’attendent que ça, que l’on aille vers eux. »

 

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Une culture commune autour du développement du pouvoir d'agir

En 2016, un groupe de professionnels et de bénévoles de Rillieux-la-Pape (commune de l’agglomération de Lyon) et des quartiers Sud-Est et Crêt de Roch-Soleil, à Saint-Étienne (Loire) a été formé au développement du pouvoir d’agir (DPA) par l’Union Régionale des centres sociaux (Uracs).

Territoire spécifique : Rillieux-la-Pape et Saint-Etienne

Action réalisée par : Labo Cités

2016

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